J’attendais impatiemment l’ouverture du garage d’ALDI, vers quatorze heures, en contemplant l’horizon, quand je vis s’approcher de moi une dame d’un certain âge sentant le raffinement à plein nez, type bourgeoise. (Je me suis dit dans ma tête qu’elle devait être jolie, plus jeune…). Le rideau du garage commença à se lever lorsqu’elle arriva à mon niveau et commença à scruter ma voiture…
– Elle a de la rouille ici.
Moi, Surpris de son introduction, je souris et lui dis:
– Oh ! Ce n’est pas grave.
Elle continua à regarder et me dit :
– Elle est propre ! Je suis italienne vous savez, et nous aimons beaucoup la beauté.
Je lui répondis que c’était vrai que les Italiens avaient vraiment de belles femmes, ce sont quand même les descendants des Romains !
– Oui, nous les Italiennes nous sommes sévères en étant jeune et après on devient sympas, j’ai des photos je vous montrerai.
– C’est vrai vous avez l’air vraiment sympa, lui ai-je répondu.
Elle me fit un grand sourire puis me dit :
– Vous aussi vous êtes sympa.
– Merci, répondis-je.
Elle a ajouté:
– Vous savez, les gens sympas je les reconnais, cela se voit à leur visage.
– Merci, encore une fois ….
– Cette ville ne me plaît pas du tout. Nous les Italiennes avons besoin de plus de vie, cette ville est morte.
– Je suis entièrement d’accord avec vous.
– Ah ! Je suis contente que quelqu’un soit d’accord avec moi.
– Cela fait combien de temps que vous êtes ici?
– Cela fait 34 ans.
– Ah quand même 34 ans…
– Je n’aime pas cette ville, savez- vous quel âge j’ai?
– Non…
– Et bien, j’ai 66 ans bientôt !
Moi, étonné et surpris :
– Ah ! Oui, quand même…. Vous êtes bien conservée, honnêtement.
Elle sourit aux anges.
– Hum… vous trouvez ?…Et bien ce soir, quand je vais dormir je vais pensez à ce que vous m’avez dit là !
Je lui souris à mon tour puis lui annonçai :
– Il faut que je vous laisse, je dois rentrer ma voiture.
Je lui tendis la main mais elle m’étreignit et m’embrassa avec une grande affection
– Passez une belle après-midi, me dit-elle, la larme à l’œil.
– Merci, vous aussi, lui ai-je dit en rentrant ma voiture.
C’était une exilée comme beaucoup de Sourciens, et une étrange émotion nous prit tous les deux. Il y a des instants comme cela, aussi courts soient-ils, qui vous marquerons sûrement très longtemps.